Une étude révèle que les jeunes du Canada sont à risque de contracter le VIH et les autres infections transmises sexuellement

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Ottawa, le 9 septembre 2003  – Selon une importante étude sur la santé sexuelle des adolescentes et adolescents du Canada publiée aujourd’hui, bien que moins de jeunes affichent des comportements risqués, une part importante est à risque de contracter le VIH et d’autres infections transmises sexuellement (ITS) ou d’avoir une grossesse imprévue.

Cette étude a été réalisée auprès de plus de 11 000 jeunes de 7e, 9e et 11e année de tout le Canada et portait sur leurs connaissances, leur attitude et leur comportement ainsi que sur d’autres facteurs influençant leur santé sexuelle.  L’Étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida au Canada a utilisé deux concepts relativement nouveaux proposés par l’Organisation mondiale de la Santé : la santé sexuelle et la sexualité saine, qui intègrent les facettes affectives, somatiques, cognitives et sociales de la sexualité humaine. 

« Les éducatrices et éducateurs ainsi que les responsables de l’élaboration des politiques savent très bien que la santé sexuelle peut avoir d’importantes répercussions sur le succès des élèves », a déclaré M. Paul Cappon, directeur général du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC].  « L’étude révèle que les jeunes continuent à voir l’école comme leur principale source d’information sur la santé sexuelle.  Les résultats de cette étude montrent que les élèves qui comptent sur l’école pour obtenir de tels renseignements ont tendance à en savoir davantage à ce sujet que ceux qui vont chercher leur information ailleurs. »

Cette étude est la première du genre depuis l’Étude sur les jeunes Canadiens face au SIDA, un étude marquante menée en 1989 mais elle approfondit les raisons qui poussent les jeunes à devenir sexuellement actifs.  Une des facettes clés de cette étude est la corrélation qu’elle établit entre les comportements et certains facteurs sociologiques précis (déterminants), tels les rapports avec les parents et la participation à l’école.    

« Il s’agit d’une excellente étude qui donne de l’information précieuse sur ce que les élèves pensent du VIH/sida et des autres enjeux connexes liés à la santé », a déclaré Mme Anne McLellan, ministre de la Santé.  « Je m’inquiète de l’insouciance croissante qui persiste au Canada à l’égard du VIH est des autres infections transmises sexuellement.  Les ITS peuvent avoir des conséquences à vie désastreuses et le VIH/sida tue toujours.  Nous devons faire passer ce message. » 

Le CMEC a administré cette étude et a facilité, par l’entremise des écoles, l’accès aux élèves qui ont rempli un questionnaire volontaire.

« L’étude brosse un portrait réaliste des choix faits par les jeunes d’aujourd’hui au chapitre de leur santé sexuelle », a déclaré M. William Boyce, du Groupe d’évaluation des programmes sociaux de l’Université Queen’s.  « Il y a des résultats encourageants et des résultats préoccupants qui devraient faire l’objet d’études de la part des responsables de l’élaboration des politiques et des chefs de programme.  Les données détaillées et le contexte que nous fournit cette étude nous permettent de mieux comprendre ce qui se passe dans la vie des jeunes. »

Voici quelques-uns des résultats :

  • Un plus grand nombre de garçons remettent à plus tard leurs premiers rapports sexuels en 2002 qu’en 1989, soit une diminution de 8 à 9 p. 100 entre les deux enquêtes; cependant, les résultats pour les filles sont les mêmes pour les deux enquêtes.
  • La proportion de jeunes ayant déclaré avoir eu plusieurs partenaires sexuels a elle aussi diminué entre les deux enquêtes.
  • Six pour cent des filles de 9e année et 8 p. 100 des filles de 11e année ont déclaré avoir déjà été enceintes.
  • Les connaissances au chapitre de la santé sexuelle ont quelque peu régressé depuis 1989.  Ainsi, la moitié des élèves de 9e année croient que le sida peut se guérir s’il est traité à temps.

 

Cette étude a été réalisée par des équipes de recherche de quatre universités : l’Université Queen’s, l’Université Acadia, l’Université Laval et l’Université de l’Alberta.  Le Groupe d’évaluation des programmes sociaux de l’Université Queen’s a coordonné les activités de recherche, qui ont été administrées par le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) et financées par Santé Canada dans le cadre de la Stratégie canadienne sur le VIH/sida. 

Un résumé schématique de certaines des conclusions clés est joint au présent document.  La version intégrale du rapport peut être consultée à www.cmec.ca/publications/aids/

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Pour obtenir plus d’information ou pour demander une entrevue, veuillez communiquer avec :

Santé Canada 
416 962-8100, poste 241 
Site Web du CMEC : www.cmec.ca
(613) 957-1803

Site Web de Santé Canada : www.santecanada.ca


Quelques conclusions de l’Étude sur la jeunesse, la santé sexuelle et le VIH/sida au Canada

Connaissances au chapitre de la santé sexuelle et du VIH/sida

  • Les connaissances au chapitre de la santé sexuelle ont quelque peu régressé depuis 1989.  Ainsi, la moitié des élèves de 9e année croient que le sida peut se guérir s’il est traité à temps.
  • Environ la moitié des élèves de 11e année ne savent pas qu’une personne peut avoir une ITS sans présenter de symptômes visibles.

 

Attitudes et convictions

  • Un nombre important de jeunes sont trop gênés pour acheter des condoms ou pour discuter de condoms avec leur partenaire.  En même temps, il est clair que les jeunes d’aujourd’hui sont beaucoup moins enclins à appuyer la discrimination à l’égard des personnes ayant le VIH/sida.

 

Comportement

  • Un plus grand nombre de garçons remettent à plus tard leurs premiers rapports sexuels en 2002 qu’en 1989, soit une diminution de 8 à 9 p. 100 entre les deux enquêtes.  (Les résultats pour les filles sont les mêmes pour les deux enquêtes.)  Environ 20 p. 100 des élèves de 9e année et 40 p. 100 des élèves de 11e année ont déclaré avoir eu des rapports sexuels au moins une fois.
  • La proportion de jeunes ayant déclaré avoir eu plusieurs partenaires sexuels a diminué entre les deux enquêtes.
  • Cependant, parmi ceux et celles qui ont déclaré avoir eu des rapports sexuels au moins une fois, une proportion plus grande a déclaré en 2002 avoir souvent des rapports sexuels.  À titre d’exemple, 27,1 p. 100 des filles de 11e année ont déclaré en 2002 avoir souvent des rapports sexuels, comparativement à 20,7 p. 100 en 1989.
  • De plus, plus du tiers des élèves de 9e année et plus de la moitié des élèves de 11e année ont déclaré avoir eu des relations sexuelles orales au moins une fois.
  • Un peu moins de la moitié des élèves de 9e année ont déclaré avoir utilisé un condom (seulement) lors de leurs derniers rapports sexuels.  Cette proportion diminue cependant chez les élèves de 11e année, notamment chez les filles.
  • Environ le quart des élèves de 9e année ont déclaré utiliser un condom et une pilule anticonceptionnelle.  Cette proportion est d’environ un tiers chez les élèves de 11e année. 
  • Six pour cent des filles de 9e année et 8 p. 100 des filles de 11e année ont déclaré avoir déjà été enceintes.

 

Facteurs influençant les choix sexuels

  • Il arrive peu souvent que les jeunes mentionnent leurs craintes en ce qui concerne le VIH, les ITS ou une grossesse imprévue comme raisons de leur abstinence sexuelle.  Ne pas être prêt, ne pas avoir rencontré la bonne personne et ne pas en avoir eu l’occasion sont les raisons les plus souvent mentionnées.
  • Sauf chez les plus jeunes, l’estime de soi des élèves et leurs rapports avec leurs parents n’avaient aucun lien avec un niveau plus élevé ou moindre d’activités sexuelles.
  • Les jeunes qui prennent des risques sexuels se décrivent comme des gens qui aiment aller dans les soirées et éprouvent un moindre sentiment d’appartenance à leur école.
  • Les élèves qui ont déclaré avoir des difficultés d’apprentissage ont également tendance à prendre davantage de risques sexuels.
  • Les filles qui sont dans une relation où c’est le garçon qui décide généralement de leurs activités communes ont davantage tendance à se sentir contraintes à avoir des rapports sexuels.

 

Information éclairant les politiques et les programmes

  • Pour la première fois au Canada, cette enquête fournit de l’information sur la façon dont les jeunes utilisent et perçoivent les services de la santé et l’éducation offerts en matière de santé sexuelle.  Les résultats montrent que davantage doit être fait à ce chapitre.
  • Presque le quart des élève de 9e année seraient gênés de voir un médecin ou une infirmière ou un infirmier s’ils croyaient avoir une ITS.
  • Un peu plus de la moitié des élèves ont visité un médecin ou une clinique de santé pour un examen périodique au cours de la dernière année.  Cependant, seulement 34 p. 100 des filles de 11e année ont déclaré avoir discuté avec un médecin au sujet de planification familiale ou de grossesse.
  • De 12 à 16 p. 100 des élèves ont déclaré ne pas savoir où se procurer des condoms.
  • Bien que les élèves aient le plus souvent mentionné l’école comme leur principale source d’information sur la santé sexuelle et que, selon cette enquête, le recours à l’école à cette fin ait un lien direct avec un niveau de connaissances plus élevé à ce chapitre, seulement la moitié des élèves de 9e année ont déclaré avoir reçu cinq heures ou plus d’information à ce sujet au cours des deux dernières années.